Epopée, Recueil Ouvert : Section 3. L'épopée, problèmes de définition II - Marges et limites
Notes pour une conclusion
Abstract
Conclusion.
Texte intégral
Notes pour une conclusion
1Qu’est-ce que les “épopées” ont de nouveau aujourd’hui ? Sont-elles partout, de Star Wars à Bollywood, en passant par la saga des héros Marvel et les “anime” japonais ? Ou bien au contraire sont-elles en train de mourir, à l’instar de ce que disent les derniers bardes iraniens qui ne trouvent plus ni leur public ni leur rôle social ? Et comment enquêter aujourd’hui sur l’objet “épopée” ? Autant de questions qu’ont affrontées les différentes interventions de cette journée d’études consacrée à la rencontre entre l’épopée et le public d’aujourd’hui.
2Les intervenants ont été d’accord sur ce point : les épopées contemporaines se reconfigurent – nul ne doute de leur caractère “nouveau”. Elles passent de l’oral à l’écrit, de la pratique microsociale à l’internet globalisé ; elles sont diffractées, découpées en morceaux de bravoure et répétées hors contexte ; elles servent à bénir les mariages ou encore à servir de caution nationaliste. Témoignages des ruptures et des continuités des sociétés, les épopées sont désormais parées de rôles multiples, suscitant régulièrement une “nostalgie” de la part des auditeurs comme des praticiens de l’oralité pour un passé, par ailleurs largement fantasmé, où elles étaient récitées convenablement, par des professionnels, face à leur public. Le contemporain n’est plus convenable, certes, mais il offre en retour une grande palette de nouveaux possibles pour le genre épique. C’est cette nostalgie, doublée des myriades de réutilisations de l’épopée, que cette journée semble avoir illustrée.
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1 Florence Goyet et Jean-Luc Lambert, 'Auralité' : changer d’auditoire, chang...
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2 Gérard Lenclud, “Qu’est-ce que la tradition ? ”, in Transcrire les mytholog...
3À travers des études de cas différents, en Afrique, en Asie, des thématiques communes se sont fait jour au fil des interventions, concernant les nouveaux rôles accordés aux récitants (qu’on les appelle bardes, griots...), aux nouveaux publics et aux nouvelles pratiques de consommation culturelle (que les publics soient jeunes ou vieux, auditeurs de radio ou participants à des mariages, ou encore internautes). Quand on change de contexte et d’auditoire, on change d’épopée, irrémédiablement, pour reprendre Florence Goyet et Jean Luc Lambert1. Les “traditions” épiques, si tant est qu’elles aient existé2, s’en trouvent singulièrement modifiées. Ces changements induisent des processus de resémantisations : autrement dit, l’épopée fait sens autrement pour les publics contemporains. Ainsi, Bollywood s’empare des épopées du répertoire pour dessiner de nouvelles diplomaties et affinités culturelles, tandis que les autochtones de l’Altaï les intègrent dans les différents courants religieux en présence. Que nous disent ces resémantisations et comment les aborder en tant que chercheurs ? Et, question subsidiaire, peut-on historiciser ce qu’est le contemporain pour la recherche sur l’épopée ?
1. Méthodologie du contemporain et des resémantisations
4Les nouvelles expériences contemporaines de l’épopée évoquées au cours de la journée d’études poussent les chercheuses et les chercheurs à adopter de nouvelles méthodologies pour approcher ces nouveaux textes.
a. Nouvelles sources
5L’épopée ne se dit plus d’une traite lors de cérémonies dédiées dans des contextes de récitations strictement encadrées. L’épopée se diffracte en une myriade de petits éléments détachables et solubles dans de nouveaux modes de consommation de la culture.
– Il y a un fractionnement en chansons vendues sur les marchés ou sur internet : les CD, les cassettes, les fichiers audios gardent les traces de morceaux détachés des épopées, souvent des hymnes ou des bribes. Monire Akbarpouran et Amadou Sow rendent compte de cette préférence des publics d’Iran et du Sénégal pour les chants, au détriment des récitations longues. On retrouve le même phénomène ailleurs en Afrique de l’Ouest, où les louanges des héros épiques se retrouvent segmentées et séparées de leur contexte de récitation initial, ainsi que dans l’Altaï, où quelques ensembles emploient le chant de gorge (technique autrefois exclusivement associée à l’épopée) pour leurs tubes musicaux, et “récitent” également des extraits d’épopées. Leurs disques sont disponibles dans les magasins de souvenirs, ainsi que sur les plateformes de vidéos en ligne, et sont écoutés par les chauffeurs de taxis collectifs qui sillonnent quotidiennement la région.
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3 John Miles Foley, Oral Tradition and the Internet Pathways of the Mind, Urb...
– Internet, Youtube et les nouvelles circulations du texte épique reconfigurent irrémédiablement le rapport à la réception. Le récitant est coupé de son public immédiat et ne peut donc plus savoir qui va l’écouter, changeant les processus d’adresses et de contrôles des louanges. D’autres auditeurs peuvent s’emparer des chants et les faire recirculer de nouveau – selon des modalités numériques qui ne sont pas sans rapport avec l’économie orale. Ainsi, comme le note John Foley3, contrairement à ce que l’on pourrait penser, Internet n’est pas le triomphe de l’écrit : au contraire, l’écrit circule selon des modalités empruntées aux régimes de littérature orale (dissolution du principe d’auteur, dissémination des variantes qui “marchent” le mieux / qui ont le plus de succès, écrasement des variantes mineures, abandon de la notion d’origine…).
– Il y aurait alors de nouveaux régimes d’auctorialités : dans de tels contextes, la notion d’auteur se trouve redéfinie, de même que celle d’authenticité. Le répertoire se remodèle en fonction de ces publics renouvelés, sans lien direct avec la performance initiale qui a servi de base à l’enregistrement. Les récits fonctionnent comme des modèles imaginaires communs, au sein desquels des fragments peuvent être partagés et réentendus, hors contexte ou dans des contextes autres (mariages, rassemblements, célébrations politiques, rituels religieux [cérémonie bouddhiste, culte protestant, rituel saisonnier collectif néo-chamanique], partages numériques sur les réseaux sociaux…).
b. Nouveau rapport à l’enquêteur
6Les transformations dans la pratique de la récitation épique induisent également des changements d’un autre ordre, qui résident dans le rapport que les chercheurs entretiennent à ce type de données, et aux individus susceptibles de les informer.
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4 Dans leur volume de l’Emscat :
– D’abord, on note la disparition du traditionnel binôme enquêteur / enquêté. L’explosion et la diffraction des sources – de ces épopées “dispersées” pour reprendre la notion proposée par de Florence Goyet et Jean-Luc Lambert4 – engagent en effet un nouveau rapport d’enquête. On est loin de la figure archétypale d’un chercheur (occidental, souvent) apprenant pendant plusieurs années auprès d’un maître (non occidental) les subtilités de son répertoire, après avoir pu gagner sa confiance. Le chercheur doit aujourd’hui sillonner les marchés, les espaces numériques, les fêtes de mariages, les rassemblements politiques, les lieux de culte, pour collecter des épopées en bribes, en fragments. Il collecte un état de la dispersion à un moment t, et non plus une épopée intégrale, complète. S’il y a une tentative de réciter une épopée dans son entièreté, cette performance est désormais présentée comme un “record”, et le texte est parfois “appris à partir d’un ouvrage”.
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5 Dmitrij A. Funk, Miry šamanov i skazitelej. Kompleksnoe issledovanie teleut...
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6 Dmitrij A. Funk, Miry šamanov i skazitelej ; Carole Pegg, “Ritual, Religion...
– Au sein de cette épopée “dispersée” émergent de nouveaux acteurs, auxquels les études antérieures accordaient peu, voire pas d’intérêt. Cette attention nouvelle au “milieu épique”, tel que le caractérise l’anthropologue russe D. Funk5, révèle des dépositaires inattendus de l’épopée, garants de sa transmission sans pour autant qu’ils disposent de l’autorisation de la communauté d’en faire l’usage. Il en va ainsi des femmes dans l’espace turco-mongol, qui furent souvent les initiatrices premières aux textes épiques de leurs enfants mâles, contribuant ainsi à la transmission du genre au sein de lignées de bardes dans des systèmes de filiation patrilinéaire6.
– Il faut gérer la multiplicité des supports, dans des contextes transmédiatiques. Les chants peuvent circuler à un mariage, être collectés dans des livres d’ethnologues ou de linguistes (ou de folkloristes), ou se trouver également sur internet et sur Youtube ou encore à la radio : les médias se croisent et s’entrelacent autour d’un matériau initialement commun. Les enquêtes sont aujourd’hui multisupports et multisituées, voire multilingues, comme dans le cas de Boubou Ardo Galo que présente Sandra Bornand, entre zarma et peul.
– Il y a comme une immense reconfiguration de la différence populaire / lettré : alors que les récitations étaient auparavant réservées aux seules couches lettrées, ou bien légitimaient des catégories aisées de publics, elles sont désormais accessibles à tous, voire reprises et réinterprétées (on pense au slameur Jhonel évoqué par Sandra Bornand, qui n’est pas issu d’une famille de griots). La diffraction des épopées et la massification du réemploi va de pair avec la démocratisation des publics. Cette partition, classique en sciences sociales, se trouve aujourd’hui remodelée. Il y a une grande fluidité dans les nouveaux modes de consommation, et un même auditeur peut passer très facilement d’un chant populaire à un fragment d’épopée, générant par là même, en retour, de nouvelles poétiques, puisant à des sources variées.
2. Quand commence le contemporain ?
7La rencontre entre l’épopée et le public contemporain pose la question de savoir ce qu’est le contemporain, et comment le dater. Alors, quand commence le contemporain ?
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7 L'histoire contemporaine “entendue au sens traditionnel [couvre] par conven...
8Il n’y a pas de réponse univoque à cette question, d’autant que les chercheurs présents lors de cette journée d’études venaient tous de disciplines différentes (histoire, anthropologie, littérature) et avec des lieux d’enquêtes différents, à l’échelle de la planète7. Plutôt que de tenter de répondre frontalement à cette question, nous proposons d’historiciser le contemporain autour de quatre seuils qui nous semblent avoir fait basculer les récitations dans des modalités radicalement différentes de rencontres avec ses nouveaux publics :
9a. Un premier seuil est constitué par les périodes socialistes et / ou de prise en charge par l’État des modalités de récitations, ainsi que par l’arrivée des missionnaires chrétiens et / ou prédicateurs musulmans. En URSS ou dans la Guinée de Sékou Touré, les modalités de récitation ont été mises au service de la propagande d’État. Au Niger, ce processus a été beaucoup moins massif mais des croisements entre récitations et État ont également eu lieu. Il y a une ambivalence entre a) une méfiance de l’État envers des dépositaires de savoirs potentiellement subversifs, b) une demande de promotion de l’État socialiste / du nouvel État post Deuxième Guerre mondiale et post Indépendance. Encadrement des récitations et processus de légitimation politique se trouvent entremêlés. En ce qui concerne l’instauration d’une nouvelle religion, la pratique de la récitation épique se voit généralement réprimée, et très souvent resémantisée (voir plus haut). Dans tous les cas de figure, des phénomènes d’autocensure des bardes sont observés, dont les activités sont surveillées. Sous les régimes politiques sévères, certains autres bardes sont en même temps promus au rang de héros nationaux, devenant, parfois involontairement, les thuriféraires du/des pouvoir/s en place. On peut toutefois constater l’émergence de pratiques alternatives conformes aux nouvelles idéologies, mais toujours en rapport avec l’épopée, telles que des pratiques de louanges reprenant des modèles héroïques épiques, ou des airs célèbres d’épopées reprises et resémantisées.
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8 Graham Furniss, Richard Fardon (éd.), African Broadcast Cultures. Radio in ...
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9 Mamadou Diawara, “Le griot mande à l’heure de la globalisation”, Cahiers d’...
10b. Un deuxième seuil est plus proprement technique : il concerne la massification de la radio. L’arrivée de la radio constitue en effet une rupture massive : elle dissocie la performance de son public8. Une série de conséquences esthétiques et musicales en découle : ne sachant plus à qui il s’adresse, le récitant tempère son propos ou bien tient des discours qui pourraient convenir à tout le monde (l’autocensure a notamment sévit en URSS, mais elle a été sensible également chez les Peuls ou en Iran du fait de la pression de l’islam). Le récitant transforme son texte en chant et en produit de consommation culturelle : il devient un artiste qui se vend à un public qu’il ne connait pas9.
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10 Jean-Philippe Berrou, Kevin Mellet, “Une révolution mobile en Afrique subs...
11c. Ce qu’il est convenu d’appeler depuis plusieurs années les “nouveaux” médias mais qui ne sont plus si nouveaux, introduisent un troisième seuil. Internet et la massification de l’usage des téléphones portables en Afrique ont considérablement réduit la distance numérique existante encore il y a une dizaine d’années avec le peu d’ordinateurs portables en Afrique10. Aujourd’hui, une grande partie de la population dispose d’un téléphone et se sert soit des réseaux sociaux soit des chaînes de partages de vidéos, bouleversant les codes de productions et de consommations culturels. Il n’est plus besoin d’être lettré pour se servir d’internet, dialoguer via des vocaux sur Whatsapp ou poster des vidéos sur Youtube. Les épopées sont diffractées, consommées, réentendues via les réseaux, en segments “likés” et réécrits, en permanence. Par ailleurs, la popularisation du smartphone rend l’enquête plus simple, l’outil numérique d’enregistrement étant moins imposant, mais aussi moins intrusif, car commun à la plupart des personnes. De nouvelles manières d’enquêter se font alors jour, puisqu’il est désormais admis que chacune et chacun peut se prendre en selfie à tout moment, s’enregistrer. Dès lors, le geste de l’enquêteur, qui pouvait auparavant paraître intrusif, l’est de moins en moins puisqu’il s’insère dans des pratiques quotidiennes et familiales d’auto-archivage. Si sortir un téléphone est moins gênant aujourd’hui que brandir un dictaphone dans les années 1980, la distance au lieu d’enquête se voit également réduite à presque rien : la recherche via les réseaux sociaux complète celle sur le terrain, et les chercheurs peuvent contacter leurs informateurs, quasiment tous équipés de smartphones, à tout moment.
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11 Roberte Hamayon, La chasse à l’âme. Esquisse d’une théorie du chamanisme s...
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12 Gérard Lenclud, “La tradition n'est plus ce qu'elle était... ”, Terrain 9 ...
12d. Enfin, la mise à l’écrit des textes épiques constitue aussi un seuil important. L’épopée est en général un texte qui ne se manipule pas à la légère. Pour certaines populations, la notation dote le texte écrit de propriétés identiques au texte oral : sa manipulation irraisonnée en devient dangereuse, voire source de malheurs11. La notation des épopées interroge plus largement les transformations induites par l’introduction de la technique de l’écriture au sein de populations de tradition orale. À la fois nouveau “moyen de conservation et de communication, […] l'écriture tend à éliminer la part de créativité dans la constitution au jour le jour de la tradition”12. En outre, si cette technique peut aider à la transmission, ou à la mémorisation des textes, on peut se demander qui cherche à mémoriser de nos jours lorsque des livres, ou des moyens technologiques tels que les smartphones, sont là pour pallier aux défaillances de la mémoire.
13Cette entrée par des “seuils” du contemporain permet de se situer au ras du sol des problèmes concrets et matériels rencontrés lors de nos enquêtes : nous n’enquêtons plus de la même manière que nos aînés, nos enquêtés nous renvoient sans cesse à la nostalgie d’une époque révolue, tandis que dans le même temps, nous assistons à une prolifération d’épopées dispersées, sur tous les supports imaginables. Cette double tendance, en apparence opposée, est le résultat de révolutions techniques, matérielles et culturelles qui engendrent des bouleversements profonds de pratiques de production et de consommation d’épopée. Prendre en charge ces affects (que ce soit la mélancolie ou l’enthousiasme) relève pleinement de l’enquête, qu’il faut savoir également retranscrire et expliquer dans nos propres processus d’écriture scientifique.
14Nulle part et partout l’épopée se reconfigure, ne cessant de “penser” le contemporain. Par sa plasticité, elle est désormais étoilée en myriades de pratiques locales, à la fois connectées et resémantisées. À nous chercheurs de trouver de nouvelles manières d’enquêter et de raconter ces récits nouveaux.
Notes
1 Florence Goyet et Jean-Luc Lambert, 'Auralité' : changer d’auditoire, changer d’épopée, Le Recueil Ouvert, Volume 3 (2017), http://ouvroir-litt-arts.univ-grenoble-alpes.fr/revues/projet-epopee/259.
2 Gérard Lenclud, “Qu’est-ce que la tradition ? ”, in Transcrire les mythologies, Paris, Albin Michel, 1994 ; Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative (Nanterre) (éd.), Singularités : les voies d’émergence individuelle ; textes pour Éric de Dampierre, Paris, Plon, 1989.
3 John Miles Foley, Oral Tradition and the Internet Pathways of the Mind, Urbana, University of Illinois Press, 2012.
4 Dans leur volume de l’Emscat :
5 Dmitrij A. Funk, Miry šamanov i skazitelej. Kompleksnoe issledovanie teleutskih i šorskih materialov [Les mondes des chamanes et des conteurs. Étude complexe des matériaux téléoutes et chors], Moscou, Nauka, 2005.
6 Dmitrij A. Funk, Miry šamanov i skazitelej ; Carole Pegg, “Ritual, Religion and Magic in West Mongolian (Oirad) Heroic Epic Performance”, British Journal of Ethnomusicology (1995/4), p. 77-99 ; Rebekah Plueckhahn, “Gendered Musicality in the Altai Mountains”, in Jennifer C. Post, Sunmin Yoon et Charlotte D’Evelyn (éd.), Mongolian Sound Worlds, Urbana, Chicago, and Springfield, University of Illinois Press, 2022, p. 111-125.
7 L'histoire contemporaine “entendue au sens traditionnel [couvre] par convention la séquence ouverte par la Révolution française” (Henri Rousso, in “Comment penser le contemporain ? Dialogues d’histoire et d’anthropologie”, Conférence du IIAC, le 10 février 2011 à l’EHESS, [en ligne], disponible sur : https://www.iiac.cnrs.fr/article2102.html, consulté le 16 décembre 2022). En littérature, voir le séminaire organisé par Claudine Le Blanc et Tristan Mauffrey, “Contemporanéités des littératures”, Sorbonne Nouvelle Paris 3, 2022. Voir aussi, pour une interrogation sur les frontières du contemporain en littérature, Catherine Naugrette-Christophe, Anne-Laetitia Garcia, Johan Girard, Qu’est-ce que le contemporain ?, Paris, L’Harmattan, 2011 ; Lionel Ruffel, Brouhaha : les mondes du contemporain, Lagrasse, Verdier, 2016.
8 Graham Furniss, Richard Fardon (éd.), African Broadcast Cultures. Radio in Transition, Oxford ; Harare, James Currey ; Baobab, 2000 ; Cécile Leguy, “Quand “la radio réveille les contes””, Cahiers de littérature orale (2009/65), p. 65‑90 ; Françoise Blum, Des radios de lutte à internet militantismes médiatiques et numériques, Paris, Publications de la Sorbonne, 2012. Voir plus récemment, la journée d’études organisée par Florence Brisset Foucault, Aïssatou Mbodj, “Dans les plis des archives audiovisuelles africaines. Temporalités, politiques, technologies”, Campus Condorcet, 30 septembre 2022, https://africanmedia.hypotheses.org/atelier-sur-les-archives-audiovisuelles-septembre-2022 (consulté le 12 octobre 2022).
9 Mamadou Diawara, “Le griot mande à l’heure de la globalisation”, Cahiers d’Études Africaines 36 (1996/144), p. 591‑612 ; Mamadou Diawara, La Graine de la parole. Dimension sociale et politique des traditions orales du royaume de Jaara, Mali du XVème au milieu du XIXème siècle, Stuttgart, F. Steiner, 1990.
10 Jean-Philippe Berrou, Kevin Mellet, “Une révolution mobile en Afrique subsaharienne ?”, Réseaux 219 (2020/1), La Découverte, p. 11‑38 ; Jean-Philippe Berrou, François Combarnous, Thomas Eekhout, et al., “Mon mobile, mon marché”, Réseaux (2020/1), La Découverte, p. 105‑142.
11 Roberte Hamayon, La chasse à l’âme. Esquisse d’une théorie du chamanisme sibérien, Nanterre, Société d’ethnologie, 1990.
12 Gérard Lenclud, “La tradition n'est plus ce qu'elle était... ”, Terrain 9 (1987), [en ligne], disponible sur http://journals.openedition.org/terrain/3195 ; DOI : https://doi.org/10.4000/terrain.3195
Pour citer ce document
Quelques mots à propos de : Elara Bertho
Les Afriques dans le Monde, LAM, UMR 5115.
Elara Bertho est chercheuse au CNRS au sein du laboratoire LAM (Les Afriques dans le monde, UMR 5115). Elle a travaillé sur les épopées de résistance à la colonisation en Afrique de l'Ouest, en particulier au Niger et en Guinée. Ses travaux portent actuellement sur les articulations entre littérature et politique pendant la dictature de Sékou Touré, en Guinée, entre 1958 et 1984. Elle a publié Sorcières, tyrans, héros (Champion, 2019), Essai d'histoire locale, de Djiguiba Camara, L'œuvre d'un historien guinéen à l'époque coloniale, avec Marie Rodet, Brill, (2020), et dirigé plusieurs ouvrages collectifs. Elle dirige la collection "Lettres du Sud" chez Karthala.
Quelques mots à propos de : Clément Jacquemoud
Groupe Sociétés, Religions, Laïcités de l’EPHE, GSRL, UMR 8582
Clément Jacquemoud travaille depuis 2005 avec les populations autochtones turcophones de la République de l’Altaï (Sibérie méridionale en Fédération de Russie). Ses travaux portent sur les interactions religieuses et les dimensions politico-identitaires de la réarticulation du croire dans le contexte postsoviétique, ainsi que sur le rôle de l’épopée dans la construction de l’identité altaïenne. Publications : Les Altaïens, peuple turc des montagnes de Sibérie, Genève-Paris, Musée Barbier-Mueller & Somogy, 2015 ; “From Clanic Shamaness to Burkhanist Messenger : Transformations of Religious Roles of Altaian Women (19th-21st centuries)”, in Sophie Roche et Davide Torri (éds.), The Shamaness in Asia, Gender, Religions and the State, Londres, Routledge, 2021, p. 133-154 ; “Èšua, Učar-kaj, Ak-Byrkan et les autres. Les nouvelles formes épiques des mouvements religieux altaïens”, in F. Goyet et J.-L. Lambert (éds.), Auralité : changer l'auditoire, changer l'épopée, Le Recueil ouvert, volume 3 (2017) ; “Altaj-Buučaj, héros épique de l’entre-deux siècles”, in F. Goyet & J.- L. Lambert (éds.), L'épopée, un outil pour penser les transformations de la société, Études mongoles et sibériennes, centrasiatiques et tibétaines, 2014/45, http://emscat.revues.org/2292.